Tous les élèves de la commission scolaire issus de l’immigration (de première et de deuxième génération) ont été invités à écrire des livres sur leur famille ou leur pays d’origine, avec le soutien des enseignantes en francisation et des techniciennes en éducation spécialisée.
Portrait de la commission scolaire
- Commission scolaire des Hautes-Rivières, Saint-Jean-sur-Richelieu
- 17 513 élèves
- 5 % des élèves sont issus de l’immigration (de première et de deuxième génération)
- 31 langues, dont l’anglais, l’espagnol, l’allemand et l’arabe
- 18 élèves en francisation dans des classes ordinaires
Description de l’initiative
Soutenues par la conseillère pédagogique de la commission scolaire, les enseignantes en francisation et les techniciennes en éducation spécialisée ont invité tous les élèves qui le désiraient à écrire un livre personnel sur un sujet de leur choix. Que ce soit lors de périodes de soutien linguistique ou autres, cette démarche a permis à ces jeunes de mieux connaître leurs origines et d’améliorer leurs compétences en français dans un contexte signifiant. Les livres se présentaient sous plusieurs formes et abordaient des sujets très variés : un documentaire sur les fruits de l’Amérique du Sud, un guide touristique sur le Laos, un carnet de voyage, un album de souvenirs de famille, un récit sur les défis de l’intégration et même une histoire d’amour inspirée de la rencontre de parents d’horizons différents.
Même si le français était à l’honneur, l’usage d’autres langues était autorisé, voire encouragé pour favoriser chez les élèves l’apprentissage de la littératie en français et dans leur langue maternelle. Certains jeunes auteurs ont eu, par conséquent, la chance de mettre à profit leurs connaissances dans leur langue maternelle, alors que ceux qui ne maîtrisaient pas forcément leur langue d’origine ont pu faire une recherche sur leur héritage linguistique et en dévoiler les résultats dans leur livre. Les lecteurs ont ainsi pu découvrir les similitudes qui existent entre les noms de certains fruits en français et en espagnol ou admirer la beauté de l’alphabet khmer, utilisé au Cambodge.
Un lancement de ces livres a été organisé à la bibliothèque municipale de Saint-Jean-sur-Richelieu, une occasion pour les élèves, qui étaient accompagnés de leur famille, de leurs amis et de leur enseignante, de présenter leur oeuvre et de découvrir celles des élèves d’autres écoles. Les bibliothécairesavaientégalement exposé des ouvrages sur différents pays, dont certains ressemblaient à ceux produits par les jeunes auteurs.
Cette initiative a eu, sans contredit, des effets positifs sur la construction identitaire et la confiance personnelle des élèves, comme en font foi les sourires qui égayaient tous les visages le jour du lancement. L’écriture d’un livre favorise aussi les rapprochements familiaux. En effet, pour réaliser ce travail, certains apprentis écrivains ont sollicité la collaboration de leurs parents et parfois même celle de leurs frères et soeurs. Par exemple, une élève de deuxième année s’est attaquée au travail de rédaction et a demandé à son petit frère, à la maternelle, de dessiner les illustrations. Autre exemple : trois soeurs ont effectué ensemble une recherche sur le pays natal de leur père sénégalais.
Dans une commission scolaire où les élèves nouvellement arrivés sont directement intégrés dans leur école de quartier, les activités de ce genre sont propices à la construction de réseaux sociaux. De fait, le lancement a notamment permis la rencontre de deux familles originaires du Brésil, qui résident dans des quartiers voisins, mais dont les enfants fréquentent deux écoles différentes.
Les organisatrices du salon du livre, la conseillère pédagogique, la directrice adjointe des ressources éducatives et les enseignantes qui se sont investies dans ce projet ont voulu créer une atmosphère chaleureuse ; grâce au soutien financier du Ministère, elles ont pu organiser un cinq à sept familial et éducatif auquel était conviée toute la collectivité. Les élèves ont alors eu l’occasion de présenter au public des extraits de leur livre. Les jeunes auteurs ont non seulement reçu des félicitations, mais aussi des remerciements, notamment de la part de la directrice adjointe et de la présidente de la commission scolaire, pour avoir permis à la communauté d’en apprendre plus sur eux et sur le monde.
À la fin de la journée, les jeunes sont repartis, leur livre à la main. Un exemplaire de chaque ouvrage est conservé précieusement à la bibliothèque de l’école. Cette collection pourra être consultée d’année en année et peut-être même être enrichie grâce à d’autres initiatives du genre.
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