Décloisonnement à l’école Sainte-Cécile

Commission scolaire de Montréal

À l’école primaire Sainte-Cécile, des activités pédagogiques et interculturelles ont été organisées en vue de permettre aux élèves d’une classe d’accueil et à ceux d’une classe ordinaire de faire plus ample connaissance et de découvrir leur milieu de vie, riche d’une grande diversité culturelle et linguistique.

Portrait de l’école : École Sainte-Cécile
Commission scolaire de Montréal
Montréal, quartier Villeray
462 élèves
64 % des élèves sont issus de l’immigration (première et deuxième génération)
23 langues, dont l’arabe, l’espagnol et le vietnamien
71 élèves en francisation, dont 44 dans des classes d’accueil, 14 dans des classes ordinaires et 13 en situation de grand retard scolaire

Description de l’initiative
Pendant cinq mois, à raison de deux fois par semaine, les élèves d’une classe d’accueil (du 2e et du 3e cycle) ainsi que les élèves d’une classe ordinaire de 5e année ont participé ensemble à un éventail d’activités pédagogiques et interculturelles. L’objectif était de susciter des interactions positives pour faciliter l’apprentissage de la langue française et favoriser l’intégration des élèves allophones. Enfin, ces activités visaient aussi l’ouverture à la diversité chez tous les élèves.

Dès la première rencontre, l’activité La fleur des langues a permis aux élèves de se familiariser avec les concepts de langue maternelle, de langue d’origine et de langue seconde, puis de s’approprier les termes monolingue, bilingue et plurilingue. Dans le cadre de cette activité, les élèves, en dyades, sont invités à s’interroger mutuellement sur leurs parcours migratoires et leurs bagages linguistiques. À la surprise des enseignantes, plusieurs élèves de la classe ordinaire avaient, eux aussi, des expériences linguistiques diverses à raconter. Ce jumelage était propice aux rapprochements et il a permis aux jeunes de se découvrir de nombreuses affinités. L’activité se termine par la création d’une fleur des langues, qui peut être affichée dans l’école. Chaque pétale contient le nom des langues que les élèves connaissent, parlent ou souhaiteraient apprendre. Cette création constitue une façon originale de mettre en évidence la diversité des compétences et des intérêts linguistiques des élèves.

Grâce au soutien financier de la Direction des services d’accueil et d’éducation interculturelle du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, plusieurs activités interculturelles, organisées par Amarrages sans frontières, ont pu avoir lieu. Cet organisme se spécialise dans les visites de communautés culturelles dans des quartiers où celles-ci sont particulièrement représentées. Considérant la présence de nombreux élèves d’origine arabe dans l’école, les visites se sont déroulées dans le quartier surnommé « Le Petit Maghreb », ainsi qu’au marché Jean-Talon, qui héberge de nombreux commerçants maghrébins. Le circuit pédestre incluait une collation typique du Maghreb, une introduction à l’histoire de la communauté ainsi que quelques arrêts dans des lieux d’intérêt (par exemple, dans une mosquée et une épicerie halal).

L’initiative a suscité beaucoup d’engouement. Certains membres du personnel de l’école se sont en effet montrés intéressés à échanger avec les élèves, notamment le cuisinier, qui est natif du Portugal, et le concierge, qui est d’origine chilienne et qui a organisé, entre autres, une dégustation d’empanadas.

Lors des rencontres suivantes, les élèves devaient, en équipes de deux (un élève allophone et un élève francophone), réaliser une recherche sur une communauté culturelle de Montréal dans le but d’approfondir leurs connaissances (historiques, géographiques et culturelles) sur des thèmes concrets et souvent liés à leurs propres réalités. Grâce à ce travail, plusieurs d’entre eux ont découvert le goût de la lecture et ont pu acquérir des compétences en technologie de l’information.

Pour faciliter le transfert des apprentissages et optimiser les interactions, on a ensuite demandé aux équipes de rédiger, à la manière du jeu Quelques arpents de pièges ou Trivial Pursuit, huit questions et réponses à propos des communautés culturelles sur lesquelles leurs recherches avaient porté. On a ainsi créé un jeu-questionnaire comprenant une planchette de jeu et des cartes de questions et réponses. Ce jeu peut désormais faire partie des ressources éducatives de l’école. En plus de favoriser l’intégration harmonieuse des élèves de l’accueil, il constitue un outil efficace de sensibilisation à la diversité culturelle et linguistique, notamment celle de leur milieu.

Les interactions régulières avec l’enseignante de la classe ordinaire et les liens que les élèves ont tissés grâce à cette initiative peuvent faciliter la transition des élèves allophones de la classe d’accueil à la classe ordinaire. En plus de donner un cadre rassurant pour les préparer à cette transition, ce genre d’activité peut aussi aider les enseignants à ajuster leurs attentes concernant les compétences linguistiques des élèves allophones qui intégreront leur classe.

Ressources